jeudi 11 avril 2013

50 nuances de Grey de E.L James

Auteur: EL James
Editeur: JC Lattes
Lecture commune du 1er avril

Mon avis:

J'ai donc cédé à l'attrait du mommy porn. Mais qu'est-ce donc que le "mommy porn"? Ni plus ni moins que de la littérature porno pour maman (ou pour la fameuse ménagère de moins de cinquante ans).
Mes attentes : Déjà, j'avais été prévenu de la nature du roman , je ne fus donc pas surprise plus que cela lors de sa lecture. Après dans un ouvrage porno je m'attends à avoir du sexe, du sexe, du sexe et s'il reste un peu de place.. du sexe. Pour le coup il est loin d'être omniprésent, ce qui n'est pas plus mal je l'avoue.
Après j'ai à la fois du mal à comprendre l'engouement pour ce roman, et pourtant je sais que je vais lire la suite, là est le paradoxe de l'histoire.

Je vais donc commencer par les points négatifs.

Le style.
 Mon Dieu, pour son anniversaire il est indispensable d'offrir un dictionnaire des synonymes à l'auteur. C'est bien simple "baiser" est quasiment le seul terme utilisé pour décrire l'acte sexuel. Il en existe pourtant d'autre (elle a essayer pilonner mais trois fois dans la même phrases c'est un peu trop!). Si vous ne me croyez pas un petit échantillon à brûle-pourpoint: Fourrer, troncher, tremper le biscuit, entreprendre, limer, usiner,... Et j'en passe! Autre répétition "Maniaque du contrôle", "beau", etc. Ca alourdit le récit.
Les descriptions des scènes de sexe sont hilarantes. Bah oui! Elles m'ont fait rire. Si la pression monte l'auteur fait retomber le soufflé par un mot "Hop là!" (Avouez que c'est pas sexy), une phrase ou une circonstance qui est loin d'être idéale pour le sexe.
Les dialogues sont improbables. Ils m'ont fait penser aux séries télévisées françaises de ma jeunesse. Surjouées et artificielles!
Ensuite j'ai oublié de le dire mais il s'agit d'un mommy porn BDSM, bondage et sado-maso. Je sais pas vous mais j'ai des idées bien arrêtées sur ce que recoupent ces termes. Et du coup le récit est bien gentillet, voir gnangnan (et oui c'est possible pour un porno!).

Les personnages.
Anastasia Steele, l'héroïne. Comment ne pas être cruelle!!! Elle est un peu niaise (ce n'est pas le premier terme qui m'est venu mais sans doute c'est le moins méchant!). Cette jeune femme de 21 ans est vierge, ne s'est jamais masturbée et a un orgasme quand on lui effleure les tétons. D'une vierge ne veut pas dire gourde, d'ailleurs les gourdes ont tendance à ne plus être vierge très rapidement. Ensuite à 21 ans elle a déjà du prendre des douches, donc effleurer ses seins (j'espère sinon bonjour l'état du mamelon!).
Autre défaut, elle jouit sur ordre. Sur le nombre de galipettes avec Christian il n'y a qu'une seule fois où elle ne jouit pas quand il lui dit. Mais c'est formidable une femme pareille, s'il suffisait qu'on nous dise de prendre notre pied pour avoir un orgasme il n'y aurait plus une seule femme frigide sur la planète.
Ensuite elle est folle. Cette brave Anastasia a une conscience (pas très sympathique même un brin garce), une déesse intérieure (qui n'est pas la même que sa conscience). Ces deux entités semblent avoir une existence propre, totalement indépendante de l'héroïne. C'est quand même inquiétant!
Christian Grey. Il est drôlement choupinet pour un vil dominateur!!!! C'est un personnage difficile à cerner, sauf que l'auteur, pas cool, donne vite toutes les ficelles. Son obsession pour la bouffe? Vous avez la réponse! Son besoin de contrôle? Réponse! Son aversion pour les contacts physiques? Réponse! Quelqu'un a oublié de dire à EL James que le mystère c'est sexy. Autre soucis, il est pas sexy. J'ai testé la posture favorite de Christian sur un collègue masculin, tête penchée sur l'épaule, yeux mi-clos, langue entre les dents... Que dire! Faîtes l'essai chez vous, séance de rires garantie!

L'histoire.
 C'est long, un quart du livre pour qu'ils passent à l'acte. Sérieusement! Et puis la gentille jeune fille avec le riche millionnaire torturé c'est un peu too much. Ce livre est une fan fiction de Twillight, je ne peux pas juger je n'ai pas lu Twilight. Une collègue qui a lu les deux n'a pas vu le rapport.

Et pourtant je vais lire les deux autres! Bah oui, je vais vous faire une confession: je suis une midinette, ou plutôt une ménagère de moins de cinquante ans. Celles qui regardent les téléfilms à l'eau de rose l'après-midi, avec des mouchoirs et une boîte de chocolat. De celles qui gloussent quand les héros s'embrassent! J'ai honte!
En même temps le but de EL James n'est sans doute pas de décrocher le Goncourt (en tout cas je l'espère) mais bien d'embarquer le lecteur dans son histoire, alors oui c'est un peu lourd comme style, oui les scènes de sexe sont risibles, oui Anastasia est une gourde, mais c'est MA gourde et que je m'y suis attachée...

Autre petit plus, l'échange de mails, c'est à mon avis le véritable point fort de l'auteur!

1 commentaire:

  1. C'est marrant de voir à la fin de ta chronique que tu t'es attaché aux personnages malgré tout le négatif que tu notes, comme quoi!!!

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