vendredi 10 février 2012

Petite soeur, mon amour de Joyce Carol Oates


667 pages

4ème de couverture:
S'emparant d'un fait divers, un mystère jamais résolu, qui bouleversa l'Amérique - l'assassinat le soir de Noël 1996 de la petite JonBenet Ramsey, six ans et demi, célèbre mini-miss vedette de concours de beauté - , Joyce Carol Oates reconstruit l'affaire qu'elle n'hésite pas, elle, à dénouer. Une histoire effarante racontée dix ans après par le frère de la victime. La petite fille s'appelle maintenant Bliss, c'est une championne de patinage sur glace, l'enfant adoré de ses parents, la coqueluche d'un pays, la soeur aimée et jalousée par son frère, son aîné de trois ans, Skyler.
Skyler qui, depuis le meurtre, a vécu dans un univers de drogues, de psys et d'établissements médicalisés. Âgé aujourd'hui de dix-neuf ans, il fat de son récit une sorte de thérapie. Ses souvenirs sont à la fois vivaces et disloqués. Peu à peu émerge le nom du coupable : est-ce le père - homme d'affaires ambitieux, la mère - arriviste forcenée, un étranger cinglé ou bien ... le narrateur lui-même?

Mon avis:
Il est difficile d'oublier qu'il s'agit d'une fiction. Ce roman écrit comme une confession-thérapie de Skyler est poignant et réaliste. Le narrateur interpelle le lecteur, il le maintient en éveil, en tension. Sa description de sa famille est poignante. Il nous parle d'une famille dysfonctionnelle, c'est un euphémisme!! Même si il n'y pas de maltraitances physiques les tortures psychologiques sont abominables.
La mère névrosée et égoïste, seulement préoccupée par ses besoins. Ses enfants n'existent que dans la mesure où ils peuvent la servir. La façon qu'elle a de se servir de la mort de sa fille, du malheur de son fils sont à vomir. Dès les premières lignes elle ne suscite que mépris et dégoût !!! Rien ne peut atténuer ses crimes !!!
Le père est le stéréotype du Beauf. Macho infidèle et limité. Ils ne voient ses enfants que lorsque cela ne le contraint pas.
Même sans l'assassinat de Bliss les enfants n'auraient pas pu s'en sortir. Ils ne pouvaient pas être à la hauteur des exigences injustifiées de leurs parents.
A travers son drame personnel Skyler décrit également une Amérique loin d'être reluisante. Les enfants y sont médicamentés pour tout et n'importe quoi. La liste des acronymes des maladies psychiatriques du dossier médicale de Skyler est aberrante de longueur.
On se doute de la fin , plus par intime conviction que par accumulation de preuves.

En résumé une écriture qui vous prends aux tripes et qui vous rappellent que la maltraitance se n'est pas que les coups !!!!

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